Au moment où je reprends le chemin des formations après 2 mois d’immobilisation, j’ai envie de me reconnecter aux meilleurs moments de mon métier et de vous les faire partager. Le mois de décembre n’est-il pas le moment idéal pour cela ? Se souvenir des belles choses, de cette année et des précédentes… Je sais que les choix seront nombreux, je ne garderai que quelques exemples, même si dans mon coeur, il y en a bien plus !

Gratitude et reconnaissance

Dans les premiers meilleurs souvenirs de mon métier, c’est la gratitude et la reconnaissance que je reçois à chacune de mes formations. Après avoir travaillé des années avec peu de reconnaissance, mes apprenants ont été les premiers à venir nourrir ce besoin si important. Et malgré les années, cela fait toujours autant plaisir de savoir qu’on a pu contribuer à acquérir des connaissances, avoir un déclic, se découvrir, échanger, se construire… Je suis moi-même tellement reconnaissante de toutes ces personnes que j’ai pu rencontrer et accompagner. Et j’ai autant appris d’elles, qu’elles de moi.

Former des formateurs et les voir s’épanouir dans leur travail

Dans l’ensemble des formations, la formation de formateur me touche particulièrement. Accompagner à ce métier, que je trouve tellement riche et passionnant. C’est pour moi une source de recherches sans fin, et donc chaque formation est un apprentissage nouveau, que j’ai envie de partager.

Beaucoup des formateurs que j’ai formés sont bien plus que des apprenants, ou des collègues. Certains sont devenus des amis, et j’ai plaisir à avoir participé à leur cheminement professionnel, et à leur épanouissement.

Une graine pour changer le cours des choses dans une vie

Parfois, les formations ne sont pas faciles. Votre public n’a pas du tout envie d’être là, et vous ne savez plus quoi inventer pour les remotiver. Je me souviens encore. On était en fin d’année, à St Paul. Je formais des jeunes au projet professionnel. Enfin, je tentais, car mon discours ne semblait pas les toucher particulièrement. Je sentais que mes mots tombaient à côté. J’ai eu l’idée entre midi et deux de leur demander si l’un d’entre eux faisait du slam ou du rap et s’ils accepteraient de retraduire un texte avec ses propres mots. Sur le moment, j’ai cru faire un flop avec ma lubie. Mais peut-être deux ans après cette graine avait germé chez une jeune femme, qui en avait fait une chanson. On ne sait pas toujours si, et surtout quand la formation portera ses fruits. C’était un cadeau de recevoir cela.

Certaines fois, plus rares, certains apprenants ont même été obligés de venir en formation par leur hiérarchie. Même si je considère que ce n’est jamais la meilleure entrée en matière pour apprendre. J’ai eu la chance de rencontrer un apprenant qui est venu déjouer toutes les prédictions. C’était une formation que j’avais la chance de co-animer avec un collègue, sur la confiance en soi. La formation était scindée en deux périodes, séparées de plusieurs semaines. Lorsque nous avons fait un tour de table pour discuter des évolutions, cet apprenant a témoigné de nombreux changements auprès de son équipe, mais surtout de sa vie et de sa santé. Le travail se passait mieux, et ainsi il avait arrêté de prendre le verre d’alcool qu’il prenait chaque soir. Sa relation avec son épouse s’en était trouvé amélioré. Les formations touchent bien plus largement que l’acquisition de nouvelles compétences.

Remettre de l’humanité dans le travail

Je formais un groupe de fonctionnaires, je ne me souviens plus sur quel sujet. Mais j’ai dû faire quelques écarts, comme souvent. Pour moi, ces écarts là sont souvent les plus importants, car ce sont les plus à propos. Ce n’est pas ce que j’ai prévu dans mon scénario pédagogique en amont de la formation. C’est ce qui me semble opportun d’apporter sur le moment, à ce groupe là. Ce jour-là, c’était les accords toltèques. Pourquoi je trouve ces principes importants ? Car ils sont simples, à comprendre, à se répéter. Et même s’ils ne sont pas simples à appliquer, cela me semble un repère, comme la lumière d’un phare. Et surtout, ils invitent à se remettre en question, soi d’abord. Et face à la difficulté parfois de les mettre en place, ne nous aideraient ils pas à être plus tolérants ? A la fin de la formation, une personne m’a dit qu’elle allait les afficher dans son bureau. Pour moi, je sème des petites graines, au-delà des codes du monde du travail. Et j’adore ça !

Et parfois, cela va encore plus loin. C’était une formation sur la communication. Lorsque j’ai lancé le tour de parole de présentation, presque étonnamment la première personne ne s’est pas présenté sous sa casquette professionnelle. Et l’ensemble du groupe à suivi. Nous connaissions les prénoms et non les fonctions. Est-ce cela qui a donné à ce groupe cette saveur particulière ?
Au fur et à mesure de la formation, au grès des jeux et des partages, un apprenant témoigne qu’il est de retour à son poste après plusieurs années d’absence, après une grosse crise au travail. La solidarité dans le groupe est déjà là, et cela permet à tout le monde de rencontrer cette personne véritablement, pour ce qu’elle est. Avec ses blessures. Avec sa vérité. Cela nous a enseignés à tous, qu’il y a différentes versions d’une situation. Et qu’une seule n’est jamais la vérité. Lorsque le tour de clôture est arrivé à lui, il nous a remercié de lui avoir redonné confiance dans l’humanité, qui pouvait exister dans le travail. J’en ai pleuré.

J’aurais encore tellement de souvenirs merveilleux à vous partager, mais ceux-là sont de ceux qui marquent à vie. Qui donnent envie d’y croire même quand c’est difficile. Ils expriment ce qui me touche dans mon métier et pourquoi je l’aime tant. Mais j’aurais pu aussi simplement vous parler de sourires, de regards pétillants, de mercis, de déclics…

Alors MERCI !

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